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lyrics: Mwano
music : Mwano
lyrics
P’tit matin blême, Lille, j’élimine l’ennui, j’énumère mille manières de voir la vie. Dans ma cervelle pas tout à fait vide, je fais l’tri sélectif de mes soucis. Je souris à la caméra de cette rame pérave, telle une épave entraînée par les flots. C’est flou, trop fou, ça se faufile dans les remous, rentre sort, c’est relou pour ceux qui suivent pas, ils frisent la crise d’épilepsie et pis c’est tout. Moi, j’épice et j’touille ma mixture épicurienne dans cette vie urbaine où les p’tits durs traînent, en quête d’aventure, se créent des avatars, veulent une belle voiture, sont toujours plus vantards et se changent en vautours, envoûtés par le veau d’or. Ils veulent chanter la vie à travers un vocodeur, toucher des droits d’auteur, parfumer leur odeur, prendre de la hauteur, jouer les stars éclairées, devenir des égéries, des artistes émérites pas trop édulcorés. Moi, j’rêve de dunes dorées où j’pourrais gambader sans arrêt pendant des lustres… Ok, j’m’égare, mais j’en ai marre de cette ligne droite, de cette histoire déjà écrite, frustré comme les vaincus des Amériques. Et là, j’médite comme un bouddha qui boude, qui doute, trop doux pour ce monde qui s’écroule, j’regarde l’onde qui s’écoule dans l’caniveau, ce clébard errant qui cherche des amigos, du Canigou ou bien des calinous. Tel Diogène dans son tonneau, sans sono, juste une bonne paire de yeuks, j’me sens solo mais j’veux voir sonne-per, comme quand t’as faim mais qu’t’as la nausée… J’suis fatigué, j’me dis : « mec, va t’poser » mais l’errance m’occupe, les créances au cul, j’fais mine de pas les voir, sans élégance aucune, je flâne dans les flaques d’eau, respirant les effluves du Mac Do. J’rêve d’embarquer sur un paquebot en partance pour n’importe où, le but n’a plus d’importance : des palmiers ou des pics, des campagnes ou des villes… Les neiges éternelles, moi j’veux les fouler vite.
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